A l’occasion
des vœux de bonne année, j’ai promis de vous parler de sérendipité, ou plutôt
de mon rapport avec ce concept.
J’avais choisi, en 2010, le nom de Résultemps pour mon
activité car le temps est un objet de réflexion si l’on veut du résultat, si l’on
veut atteindre l’objectif que l’on s’est donné. Cette considération est
complexe car nous cumulons la vision du temps linéaire (un début vers une fin)
et la vision circulaire (les cycles, les saisons etc..). Et ce n’est pas fini… ! A la dimension
diachronique[1] s’ajoute
la dimension synchronique[2]
du temps. Les enquêtes de l'INSEE différencient 5 temps :
- Le temps professionnel, passé à travailler, à étudier ou à se rendre au travail
- Le temps familial ou parental consacré aux personnes proches
- Le temps personnel est celui des loisirs que l’on s’accorde
- Le temps physiologique pour les besoins essentiels à notre survie (manger, dormir, se laver)
- Le temps domestique dédié au ménage, à faire les courses et la cuisine.
Chacun peut évaluer l’ampleur de chaque temps. Ils se
croisent souvent. Ils sont contraints, subis, choisis, voulus, désirés… Il est
difficile de les concilier et c’est encore dans le temps domestique (et
parental) que les inégalités entre femmes et hommes se concentrent. Par ce
prisme, je parvenais avec la personne que j’accompagnais, à identifier les négociations
à mener pour réduire tel ou tel déséquilibre
et permettre de s’investir dans un projet professionnel.
En 2014, le moment me semblait opportun pour me consacrer à un projet où je me permettrais de faire un cocktail de tout cela. J’avais le soutien et l’aide de mon conjoint et pas de contrainte familiale.
Le mode projet permet de s’ouvrir, de chercher et trouver
des solutions à des situations complexes. Mais aussi de faire des rencontres inattendues,
de découvrir, d’apprendre. Il faut sans cesse expliquer, argumenter,
défendre…. Impossible d’éviter la remise en question et donc l’ouverture aux autres. C’est
bien l’ouverture des champs du possible, l’aventure, qui convoque la
sérendipité que nous semblons découvrir. Comme dans le conte des 3 princes de
Serendip[3],
partir à la découverte d’un monde inconnu a été pour moi essentiel. Je suis passée par des chemins de traverses, loin de la logique "cartésienne", en prenant le temps d'observer, de faire des erreurs et de comprendre. Cependant,
il ne suffit pas d’avoir une posture permettant les «découvertes inattendues,
faites par accident et sagacité»[4],
facilitée par Internet. Il faut aussi être en capacité d’analyser, d’agir
pour saisir les opportunités et de se souvenir du chemin emprunté, pour réunir les conditions de réussite du prochain voyage.